Catégorie : Défilés, Mode, slide le 22 février 2011
S’il est une chose pour laquelle la semaine de la mode londonienne est réputée, c’est pour les rencontres improbables que l’on peut y faire. Arrivée en avance au défilé Vivienne Westwood Red Label, j’ai eu l’occasion de vérifier directement ce paradigme.
Faire partie du public n’était pas une affaire à prendre à la légère, parce qu’après avoir passé le contrôle de sécurité, il fallait se frotter aux regards de l’un des membres de l’équipe des relations publiques qui traitait avec suspicion les personnes qu’il ne connaissait pas.
L’arrivée des autres invités, notamment des premiers rangs, s’est avéré être une distraction bien plus agréable tant les personnalités présentes étaient variées : de la geisha moderne botoxée à fond à la drag en simples sous-vêtements en cuir, en passant par des artistes au look complètement bohèmes et proches de la nature, le spectacle avait commencé bien avant le défilé. La palme revient quand même à une femme qui a amené son jeune bébé au défilé et après avoir été un peu secoué, il s’est tout simplement mis à vomir sur une des acheteuses japonaises du second rang. Glamour quand tu nous tiens ! Le tableau était complètement surréaliste…
Et au milieu de toute cette folie est soudainement apparu un homme, entre 50 et 60 ans, l’air sérieux et il est venu s’asseoir à côté de moi. Je n’avais évidemment pas la moindre idée de qui il pouvait bien être mais sa présence a cependant suscité ma curiosité : était-il un journaliste ? un acheteur comme la plupart de ceux qui m’entouraient ? Il a commencé à engager la conversation et j’ai été agréablement surprise d’avoir un compagnon de défilé aussi agréable, affable et intéressant.
N’ayant toujours pas réussi à déceler des indices me permettant de deviner sa fonction, j’ai tout simplement (et avec beaucoup de naïveté, je dois bien l’admettre), poser la question qui fâche : « Pour qui travaillez-vous ? » J’ai tout de suite compris à son air amusé que ce n’était pas la meilleure question que j’avais posé de la soirée. Avec beaucoup d’élégance, il a pris le temps de me répondre et c’est à ma grande stupéfaction qu’il m’a expliqué avec modestie qu’il possédait www.fashionwiredaily.com.
Inutile de préciser que j’étais un peu sous le choc et qu’il m’a été difficile de trouver quelque chose de raisonnable à dire. Heureusement pour moi, le défilé a commencé et m’a permis de me concentrer sur autre chose pendant un moment. Par ailleurs, pour voir, le compte-rendu du défilé, c’est ici.
Une fois le défilé fini, il m’a gentiment demandé mon avis et m’a invité à me rendre au défilé Richard Nicoll à son nom. Pour le remercier et signifier ma gratitude, je n’ai pas trouvé mieux à faire que de lui tendre ma carte de visite avant qu’il ne disparaisse comme il était arrivé, discrètement, dans la foule.
Grâce à cette invitation, j’ai découvert son identité. Son nom était Marshall Lester.
Je suis bien consciente que cette histoire n’offre qu’un éclairage limité sur le monde de la mode mais j’ai décidé d’en parler tout de même parce qu’au-delà de ma simple expérience personnelle, il est un témoignage très intéressant de ce que la mode peut accomplir : la réunion de deux individus qui évoluent dans des sphères complètement différentes mais qui, parfois, rentrent tout de même en collision entre elles pendant quelques instants.
Cher M. Lester, si vous lisez un jour ceci, sachez que je tenais à vous remercier pour ce moment improbable et que j’espère à l’avenir, pouvoir vous rencontrer pour vous poser, cette fois-ci, les bonnes questions… peut-être lors d’une interview, qui sait ?
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